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Fiche technique :

Réalisation :Réalisation : Paul Thomas Anderson ; Scénario Paul Thomas Anderson d’après l'œuvre de Upton Sinclair -Montage : Tatiana S. Riegel et Dylan Tichenor - Image : Robert Elswit - Musique: Jonny Greenwood ; Production : Ghoulardi Film Cy, Paramount Vantage, Miramax et Scott Rudin, U.S.A. ; Producteurs : Paul Thomas Anderson, Daniel Lupi et Joanne Sellar

There will be blood

Etats-Unis d'Amérique, 2008, 158min.

Réalisation : Paul Thomas Anderson

Biographie :

Paul Thomas Anderson, fils d’un monteur d’Hollywood, s’est jeté très tôt dans le cinéma, et a été rapidement reconnu comme un futur grand. "Magnolia" (Ours d’Or 1999 à Berlin), "Punch Drunk Love" (Prix de la mise en scène 2002 à Cannes) ont fait évoquer Scorsese, Tati, et surtout Altman dont il a été professionnellement proche quelques années. Avec There will be blood, auquel il a consacré cinq ans de sa vie, on considère qu’il est entré dans la cour des grands.

Résumé :

Daniel et son fils de 10 ans, H.W. achètent des terres. Suit la mise en exploitation de puits de pétrole. Eli, chef d’une communauté religieuse, essaie de profiter de cette implantation. Daniel et Eli entament une sourde rivalité. Un accident prive H.W. de l’ouïe. Son père l’éloigne dans une institution. Daniel se confie à un frère inconnu et lui donne du travail. L’ alcool et l’ambition détériorent de plus en plus le caractère de Daniel qui, découvrant qu’il a été trompé, tue son soit-disant frère. Lorsque H.W. l’informe qu’il le quitte, celui-ci se venge en lui disant qu’il l’a adopté, enfant. Eli vient à son tour lui demander de l’aide, Daniel, ivre, le tue avant de s’effondrer.

Analyse :

Malgré l’étonnante longueur de ce film le spectateur ne relâche pas un instant son attention. C’est le cinéma américain. Des décors grandioses, d’excellents acteurs (Daniel Day-Lewis au eu l’Oscar du meilleur acteur), presque un western puisqu’il s’agit de la grande épopée américaine du pétrole californien.
Les thèmes évoqués : L’ambition, la haine de toute contrainte, la vengeance, mais aussi, plus subtilement, l’affection, la maladresse dans les sentiments, la solitude. Daniel porte à lui seul tous ces fardeaux et son menton s’agite en remâchant l’exaspération qui risquerait de déborder. Face à lui, Eli ne fait jamais front. Il l’évite et le contourne, attendant d’avoir suscité des atouts pour l’attaquer sournoisement, car il sent une force qui le dépasse. En échange d’un service religieux pour l’enterrement d’un ouvrier il obtient une nouvelle église. Elle aura un clocher qui rivalisera avec les derricks sur la colline. En échange du passage d’un pipe-line sur les terres d’un paroissien, Daniel devra se faire baptiser par Eli. La cérémonie sera violente : auto critique et gifles qui pleuvent pour faire sortir les démons. Mais Daniel infligera le même traitement à Eli, qui demande à exploiter un gisement avec lui, baptême d’admission dans la cour des pétroliers.
La musique de Jonny Greenwood semble faire partie de l’émotion du spectateur. Elle accompagne les scènes de tension de notes stridentes qui s’amplifient puis se résorbent. Curieusement il ne semble y avoir aucun antagonisme avec le concerto pour violon de Brahms qui ponctue les scènes d’achèvement : la mise en route de la pompe dans le nouveau derrick, la scène finale.
Les images sont sauvages, paysages ensoleillés mais désolés où s’élèvent des charpentes de bois, salles obscures d’assemblées de fermiers, visages noircis trempés par la sueur de l’effort, boues sombres dans lesquelles pataugent de gros godillots.
Les cadrages et la mise en scène sont superbement expressifs, en particulier dans la dernière séquence du bowling. Cela n’empêche pas une certaine subtilité du montage qui nous permet, si on s’attache aux détails, de trouver peut-être une réponse aux incertitudes du récit. Un clin d’œil à ‘Rosebud’ dans Citizen Kane ?

Nicole Vercueil

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