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Fiche technique :

Réalisation :ANG LEE - Scénario : Wang Hui-ling et James Schamus - Images : Rodrigo Prieto - Montage : Tim Squyres - Musique : Alexandre Desplat - Décor : Pan Lai - Production : Bill Kong, Ang Lee, James Schamus

Lust, caution (désir, prudence)

Etats-Unis d'Amérique, 2007, 158min.
Lion d'Or Venise en 2007

Réalisation : Ang Lee

Biographie :

Ang Lee, chinois de Taïwan, est à la tête d’une belle filmographie, avec en particulier, trois films couronnés par de hautes distinctions : Ours d’Or Berlin 1993 avec Garçon d’honneur ; Lion d’Or Venise 2005 avec Le secret de Brokeback Mountain ; et, à nouveau Lion d’Or Venise en 2007 grâce à Lust, Caution.

Résumé :

Un groupe d’étudiants chinois organise l’assassinat de M. Yee, chef des services secrets à la solde des Japonais qui occupent la Chine durant la Seconde Guerre mondiale. Ils demandent à leur camarade d’université, une comédienne en herbe, d’user de ses charmes pour piéger Yee.
L’histoire se passe en deux temps: 1938 à Hong Kong ; 1942 à Shangaï.

Analyse :

D’une nouvelle d’Eileen Chang, le cinéaste a dégagé une grande fresque qui nous plonge dans une époque et un monde que nous connaissons mal : 1938-1942, Shanghaï, l’occupation japonaise, le régime collaborationniste de Wang JingWei, la résistance communiste.
Il y a de quoi être séduit par la reconstitution de la vie à Shanghaï en 1942, l’animation des rues, les tenues vestimentaires, la peinture de la haute société représentée par des femmes désoeuvrées et futiles. Mais, le spectateur ressent une sorte d’artificialité : tout est si clean ! Pour un peu, on se trouverait dans un film (médiocre) hollywoodien.
Mais, progressivement, le temps s’étire, le drame se noue dans la relation torride entre l’espionne, au joli minois, et à la sensualité diffuse et troublante- et le sombre M. Yee, tortionnaire froid et implacable, sorte de Klaus Barbie asiatique. Les deux interprètes sont admirables : Tony Leung, soudain évadé de l’univers de Wong Kar Wai (!) est fascinant de vérité humaine, et Chiu Wai, toute jeune actrice, offre à la fois soumission et domination à son amant.
Il faut le dire : c’est grâce aux scènes érotiques que le film prend sa dimension. Tournées avec un très grand réalisme (comme équivalent, je ne vois que L’ Empire des sens !), ces scènes nous montrent que la jeune femme pourra de moins en moins accomplir sa mission (faire assassiner M. Yee), car l’amour va naître de cette relation perverse. La jouissance des deux amants atteint des sommets incroyables, les visages déformés et hagards en témoignent.
Là réside,à mon sens, la justesse du film. Ces êtres sont assoiffés d’amour. Cela conduira M. Yee à quitter sa prudence (« caution ») habituelle au bénéfice de son désir (« lust »), et Wong Chia Chi décidera de le sauver de l’assassinat par ses camarades.
Récit plutôt classique, comportant long flash-back qui nous fait passer de 1942 à 1938. Images très travaillées, en particulier les intérieurs, aux couleurs sombres, étouffants. Musique occidentale, imprégnée de mélodies asiatiques. Ang Lee, exilé volontaire aux USA, a dû prendre beaucoup de plaisir à se replonger dans le monde chinois et japonais des années 40. Grand succès en Chine (mais version expurgée !) et à Taïwan.

Alain Le Goanvic

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