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Fiche technique :

Réalisation :Réalisation :Christophe Honoré ; Scénario : Christophe Honoré et Gilles Taurand. - Image : Laurent Brunet - Son : Guillaume Le Braz - Montage : Chantal Hymans - Décors : Samuel Deshors - Production : Scarlett production et Arte - Distribution : Le Pacte.

La belle personne

France, 2008, 90min.

Réalisation : Christophe Honoré

Biographie :

né en 1970 Christophe Honoré fait des études de Lettres Modernes et de Cinéma à Rennes. En 1995, il s’installe à Paris et écrit une dizaine de romans pour la jeunesse. Il réalise en 2002 son premier long métrage, 17 Fois Cécile Cassard, avec Béatrice Dalle. La belle Personne, inspirée de la Princesse de Clèves –« jamais cour n’eut tant de belles personnes »-, est, après Dans Paris et Les Chansons d'amour, le troisième volet d'une trilogie qui se veut « un portrait… de la jeunesse, de l'amour et de Paris. » et une réponse à Nicolas Sarkozy qui souhaitait supprimer l'ouvrage du programme des lycéens. Le cinéaste dirige ici pour la quatrième fois son acteur-fétiche, Louis Garrel.

Résumé :

Après la mort de sa mère, Junie, seize ans, change de lycée en cours d'année. Elle intègre une nouvelle classe dont fait partie son cousin Matthias. Il devient son ambassadeur auprès de sa bande d'amis. Junie est vite courtisée par les garçons du groupe, elle consent à devenir la fiancée du plus calme d'entre eux, Otto. Mais bientôt, elle sera confrontée au grand amour, celui de Nemours, son professeur d'italien. La passion qui naît entre eux sera vouée à l'échec. Ne voulant pas céder à ses sentiments, Junie s'obstine à refuser le bonheur, car il n'est à ses yeux qu'une illusion.

Analyse :

Le réalisateur, en enfermant à distance de leur milieu familial ses personnages dans leurs seules relations interpersonnelles vécues dans la carte du tendre exclusive de leur lycée et des rues et cafés alentour, sans que la caméra ne pénètre jamais leurs chambres d’adolescents, indique clairement que, loin de tout regard sociologique ou psychologique, son propos est une tentative de transposition fidèle dans son maniérisme de la brûlure des sentiments qui embrasent le roman de madame de Lafayette. Car de quoi s’agit-il sinon de la violence racinienne des passions qui agitent quelques-uns de ces adolescents intransigeants, épris d’absolu, et scrutés le plus souvent par des plans rapprochés ou des gros plans. Plus ténébreux et séducteur que jamais, Louis Garrel, à l’insolente beauté grecque, prête incontestablement à Nemours sa belle personne ; mais par leur exigence et leur droiture, Lea Seydoux, lumineuse et triste Junie, et Grégoire Leprince-Ringuet, Otto, chevalier servant tout de sincérité et de pureté sont assurément eux aussi de belles personnes. Les paroles fréquemment confuses qu’échangent les jeunes gens paraissent renvoyer à la confusion des sentiments et des comportements, que renforce la dangereuse familiarité affective du professeur d’italien avec ses élèves. S’il réussit à surmonter l’agacement que peut lui procurer certaines caractéristiques pourtant pertinentes du cadre du film - un lycée huppé dans les beaux quartiers de Paris - et de l’interprétation par des "fils et filles de", le spectateur devrait jubiler devant la réussite, à la fois dans la sincérité des sentiments et dans la préciosité du style, de la transposition cinématographique convaincante, quatre siècles et demi après, du premier roman français en un film quasi abstrait, transfiguré par la grâce de ses acteurs.

Jean-Michel Zucker

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