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Fiche technique :

Réalisation : Sorrentino Paolo - Scénario : Paolo Sorrentino – Directeur de la photographie : Luca Bigazzi – Décor : Ludovica Ferrario – Montage : Cristiano Travaglioli – Producteurs : Carlotta Calori, Francesca Cima, Nicola Giuliano – Distribution France : Pathé

Avec :

Michael Caine (Fred Ballinger) – Harvey Keitel (Mick Boyle) – Rachel Weisz (Lena Ballinger) – Paul Dano (Jimmy Tree) – Jane Fonda (Brenda Morel)

Youth (La giovinezza)

2015, 118min.

Réalisation : Paolo Sorrentino

Biographie :

Paolo Sorrentino est né en 1970 à Naples. Son premier long métrage (L’homme en plus) date de 2001. Depuis il a réalisé 6 longs métrages, dont Il divo, prix du jury à Cannes en 2008, This must be the place, prix du jury œcuménique à Cannes en 2011, et La grande bellezza, Oscar du meilleur film étranger en 2013. C’est un cinéaste très controversé, adulé par certains, décrié par d’autres, mais son cinéma exubérant ne laisse pas indifférent. Autre singularité, pour un homme qui n’a que 45 ans, tous ses derniers films parlent de la vieillesse.

Résumé :

Fred et Mick, deux amis d’enfance, viennent régulièrement passer l’été dans un luxueux hôtel thermal des Alpes suisses où une clientèle riche trompe son ennui en essayant de retarder les ravages du temps. Fred, un chef d’orchestre et compositeur, ne dirige plus depuis dix ans et a fait le choix d’une vieillesse sereine mais qui sombre dans l’apathie. Sa fille Lena essaie de le réveiller mais se dispute avec lui et lui reproche d’avoir sacrifié sa famille à sa carrière. A l’opposé, son ami Mick, un réalisateur de cinéma, croit rester jeune en préparant, avec de jeunes assistants, un ultime film qui sera son testament artistique.

Analyse :

Cette jeunesse évoquée par le titre est-elle sensée être l’objet inaccessible de la quête des deux héros du film ou bien l’antithèse de ce que Sorrentino nous montre, des amis âgés vivant plutôt mal leur vieillesse ? Nos deux héros dialoguent en effet, au cours de leurs promenades, sur leur jeunesse passée et les petites misères de la vieillesse, et sur ce qu’il reste à la fin d’une vie, dans un mélange de mélancolie et d’ironie à la fois réjouissant et émouvant.

Comme souvent chez Sorrentino, les personnages principaux sont entourés de toute une galerie de personnages secondaires : un jeune acteur qui travaille un rôle qu’il ne sent pas bien, une jeune et pas très jolie masseuse qui occupe les rêves de Fred, un sosie de Maradona sous bombonne d’oxygène mais encore capable de jongler du pied avec une balle de tennis, une Miss Univers qui fait fantasmer les deux amis, ou un alpiniste philosophe qui console Lena de ses peines de cœur. Des personnages qui renvoient à Fred et Mick l’image de leur propre déclin et réveillent les fantômes de leur jeunesse et qui créent une ambiance à la fois ironique et morbide, le tout dans des images très sophistiquées.

Car une autre caractéristique du cinéma de Sorrentino, aidé par Luca Billazi, son directeur de la photographie attitré, est la somptuosité des images et l’inventivité des cadrages, superbes et très variés. Certaines scènes, comme le défilé des curistes ou l’apparition fantasmée des actrices que Mick a dirigées dans sa vie, s’inspirent ouvertement de Fellini, même si elles sont travaillées dans un tout autre style. D’autres sont plus originales, comme ce concert de clarines de vaches dans lequel Fred retrouve le plaisir de diriger.

Sorrentino a ses fans et ses critiques et ce film a reçu à Cannes un accueil très controversé. On peut en effet être irrité par ces images très, voire trop, sophistiquées et par cette ironie constamment présente. Et on peut trouver que les échanges pseudo-philosophiques de Fred et Mick ne volent pas très haut et enchainent les lieux communs. Mais on peut aussi se délecter de ce cinéma très inventif qui parle de questions existentielles à travers une comédie caustique. Ajoutons que les deux interprètes principaux sont remarquables et qu’ils contribuent largement au plaisir que l’on peut prendre à ce film.

Jacques Champeaux

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