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Fiche technique :
Montage : Tania Nehme – Photo : Ian Jones– Décors : Beverly Freeman – Costumes : Beverly Freeman - Distribution : Nour Films

Avec :
David Gulpili (Charlie), Peter Djogirr (Black Pette), Luke Ford (Luke), Peter Minygululu (Old Lulu), Jennifer Gaykamangu ( Faith)

Le Pays de Charlie (Charlie's Country)

Australie, 2014, 108min.
Cannes 2014, Sélection Un Certain Regard

Réalisation et scénario : Rolf De Heer

Biographie :

Rolf de Heer, né en 1951 aux Pays-Bas, passe son enfance à Sumatra, puis émigre avec ses parents en Australie. Fait des études de cinéma et de télévision. Il réalise son premier film en 1984, destiné à un jeune public et va confirmer cet intérêt avec Bad Boy Bubbly en 1989. C’est avec The Tracker (2002) qu’il aborde le problème des aborigènes, dans un style violent et sans concessions. Plus léger mais engagé sera 10 canoës, 150 lances, 3 épouses (2006). Il tourne avec un authentique aborigène dans Charlie’s country, sélectionné à Un Certain Regard en 2014, et obtient un bon succès public et trois récompenses : Prix du Jury, Prix de la FIPRESCI et Mention spéciale du Jury œcuménique.

Résumé :

Charlie est un ancien guerrier aborigène. Alors que le gouvernement amplifie son emprise sur le mode de vie traditionnel de sa communauté, Charlie se joue des policiers sur son chemin. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens. Mais Charlie prendra un autre chemin, celui de sa propre rédemption, ou… de sa propre disparition ?

Analyse :

Dans une approche quasi documentaire mais avec la distanciation qui marque tout le respect du cinéaste envers le personnage de Charlie, nous voyons vivre et évoluer David Gulpili, grand barbu sympathique, dans sa cabane et au milieu de ses affaires jonchant le sol. Au loin, les maisons de la ville et la route, où croisent les voitures de police. Autour, une forêt sèche, rappelant le bush (zone et désertique et sauvage) si lointain toutefois de cette réserve du comté d’Arnheim. Une grande amitié entre le cinéaste et David depuis 2003 est à l’origine du film. En 2006, de Heer tournait 10 canoës, dans lequel David commentait l’action, et en découvrit les qualités d’acteur. Ici, le scénario a été co-écrit avec David. A noter que le récit est entièrement fictionnel, ce n’est pas la vie de David qui nous est racontée mais un ensemble de souvenirs et de récits du présent qui servent à traduire la situation incroyable des aborigènes australiens, soumis à un contrôle permanent de la police. Ainsi Luke, à la fois amical et tatillon, lui confisque les outils qui lui étaient indispensables dans son ancienne vie de chasseur. La vie d’un acculturé dont on a volé la vie, et qui est tenté de sombrer dans l’alcoolisme. Comme l’a souligné le cinéaste, David l’acteur « a des idées politiques fortes concernant les effets sur son peuple du déracinement culturel provoqué par la colonisation des Blancs. » Cela a été bénéfique dans l’élaboration du scénario dont la portée politique est évidente.

Parmi les séquences qui évoquent les souvenirs qui hantent Charlie, il y a cette photographie d’une époque ancienne, où il danse avec sa communauté aborigène. C’était en 1973, quand la reine Elisabeth inaugura l’opéra de Sydney… Moment d’émotion qui nous fait vivre en quelques images le drame d‘une vie. Récit d’une quête identitaire, ce film est un plaidoyer pour le respect de l’humain.

Alain Le Goanvic

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