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Fiche technique :

Un film en noir et blanc du réalisateur Bela Tarr, Scénario de Laszlo Krasznahorkai ; Image de Gabor Medvigy ; Son de Peter Laczkovitch ; Montage d’Agnes Hranitzky ; Musique de Mihaly Vig 

Avec :
Miklos B. Szekely (Karrer). Vali Kerekes (La chanteuse). Hedi Tenessy (La dame du vestiaire). Gyorgy Cserhalmi (Sebestyen)

Damnation

Hongrie, 2005, 116min.

Réalisation : Bela Tarr

Biographie :

Dans un bourg mystérieux, irréel et déprimant, écrasé par la pluie, dont les tristes habitants, qui paraissent en sursis ou rescapés d’une catastrophe, sont comme les fantômes d’eux-mêmes, Karrer, un homme désespéré s’est absenté de sa vie depuis longtemps, regardant inlassablement par sa fenêtre des bennes mécaniques qui disparaissent dans le lointain. Tout son désir est tendu vers la chanteuse ambiguë du Titanic bar dont il essaye d’écarter le mari en l’intéressant à un trafic de contrebande ; tandis que la dame du vestiaire, véritable chœur antique, ponctue comme le destin son itinéraire.

Résumé :

Dans un bourg mystérieux, irréel et déprimant, écrasé par la pluie, dont les tristes habitants, qui paraissent en sursis ou rescapés d’une catastrophe, sont comme les fantômes d’eux-mêmes, Karrer, un homme désespéré s’est absenté de sa vie depuis longtemps, regardant inlassablement par sa fenêtre des bennes mécaniques qui disparaissent dans le lointain. Tout son désir est tendu vers la chanteuse ambiguë du Titanic bar dont il essaye d’écarter le mari en l’intéressant à un trafic de contrebande ; tandis que la dame du vestiaire, véritable chœur antique, ponctue comme le destin son itinéraire.

Analyse :

Bela Tarr est convaincu qu’ « un film ne raconte pas d’histoire », mais sert à comprendre la vie quotidienne et la nature humaine dont d’autres protagonistes, avec un autre passé, rendraient tout aussi bien compte . La présence obsédante de ces lieux imaginaires, qui n’arrêtent pas de se défaire et sombrent irrémédiablement au milieu des chiens errants, de ce temps étiré, éternel présent qui ne va nulle part, est portée par une mise en scène fascinante qui réclame du spectateur une grande attention et une grande patience mais lui permettra d’accéder à un état quasi hypnotique. Y contribuent de longs plans fixes, au sein desquels les mouvements des personnages sont parfois imperceptibles ou au contraire, rappelant la manière de Kantor, répétitifs à la façon d’un balancement d’autiste; des plans séquences prolongés qui exploitent la profondeur de champ; de très lents travellings latéraux. Cette mise en scène, de même que l’impressionnante palette de gris de Gabor Medvigy et le surréalisme mélancolique de la bande son, si finement tressée à la belle musique de Mihaly Vig, explique que la durée vécue du film puisse être beaucoup plus brève que sa durée réelle. Très marquée par son origine géopolitique cette œuvre d’un romantisme noir, qui donne à voir le tragique et l’absurdité de la condition humaine, ne peut manquer d’évoquer la tristement célèbre rengaine hongroise d’avant-guerre : Sombre Dimanche. S’il est vrai qu’une grande œuvre cinématographique est celle qui dépose dans l’esprit du spectateur des images et des séquences d’images fortes et durables, il s’agit bien de cela avec Bela Tarr. Bien que réalisé en 1987 ce 6ème long métrage de l’auteur vient de sortir en France : c’est un film difficile mais il ne faut à aucun prix le manquer.

Jean-Michel Zucker

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