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Réalisation : Stephen Frears –Scénario : Steve Coogan, Jeff Pope d’après le roman de Martin Sixsmith- Photo: Robby Ryan- Décors : Alan McDonald- Montage : Valerio Bonelli- Musique : Alexandre Desplat- Son : Oliver Tarney- Distribution : Pathé Distribution
Avec :
Judi Dench (Philomena), Steve Coogan (Martin Sixsmith), Sophy Kennedy Clark (Philomena jeune), Anna Maxwell Martin (Jane), Barbara Jefford (sœur Hildegarde), Ruth McCabe (mère Barbara)
Anglais né en 1941, Stephen Frears réalise son premier film à l’âge de 30 ans. Puis il se consacre à la télévision avant de revenir au cinéma avec un thriller : The hit. Les films suivants dénotent un regard critique sur la société britannique : Sanny et Rosie (1987), Les arnaqueurs (1990), Héros malgré lui (1992) etc. Avec Les liaisons dangereuses (1988), il livre une adaptation passionnante du roman de Choderlos de Laclos. Plus récemment, des films majeurs : Mrs Henderson présente (2005), The Queen (2006), Tamara Drew (2010) montrent un réalisateur au mieux de sa forme.
Résumé :
Inspiré d’un fait réel, raconté par Martin Sixsmith dans un livre. En 1952, à Limerick (Irlande), une jeune et jolie fille, Philomena, est séduite par un jeune homme. Enceinte, sa famille traditionnelle et scandalisée, l’abandonne aux sœurs du Sacré Cœur, qui vont, au nom de la « morale » chrétienne, non seulement la réduire en esclavage (au même titre que ses consoeurs « recueillies ») mais lui prendre son fils. Adopté, moyennant finances par une famille américaine, voilà ce que découvre Philomena, cinquante plus tard. Va-t-elle le retrouver ?
Analyse :
L’interprétation époustouflante de Judi Dench et de Steve Coogan, tous deux célèbres acteurs dans leur pays, contribuent largement aux charmes du film. On se souvient de The Magdalene Sisters de Peter Mullan (2002) qui avait attiré l’attention et l’indignation générale sur les institutions catholiques irlandaises qui recueillaient les « filles perdues » pour les enfermer et les faire « expier » de leur faute ! Dans sa passionnante et quasi désespérée enquête, Plilomena est aidée par un ancien porte-parole d’un ministre de Tony Blair, devenu journaliste, après avoir été débarqué de manière injuste. La « vieille dame » blessée et l’homme à la force de l’âge, qui vient de vivre un échec cuisant, vont vivre une aventure unique, du couvent des Sœurs (d’où ils sont éconduits sans ménagement) à Washington, dans une relation contrastée de « couple » pseudo parental (elle pourrait être sa mère). Dialogues brillants, avec humour et réflexions profondes sur la vie ; gags et coups de théâtre ; nous nous laissons portés par cette histoire mélodramatique, tout en finesse sentimentale (belle musique d’Alexandre Desplat). L’esprit critique et dénonciateur de Frears s’affirme ici encore, mais dans une sorte de bonheur de filmer des êtres pris dans leurs faiblesses et leurs contradictions. Que dire de la fin du film? La découverte que le fils décédé du sida avait choisi d’être enterré chez les Sœurs est comme la conclusion d’un film policier, comme le dit le cinéaste dans un entretien à Positif. Et le ‘happy end’ s’affirme, malgré la colère de Sixsmith devant les dissimulations et mensonges des ecclésiastiques et grâce à Philomena, grande dame digne malgré sa douleur. Car elle pardonne aux Sœurs et conserve sa foi.
Alain Le Goanvic
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