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Réalisation : et scénario: Haïfaa Al Mansour – Son : Sébastien Schmidt – Montage : Andreas Wodraschke – Photographie : Lutz Reitemeier – Distribution : Pretty Piictures
Avec :
Waad Mohammed (Wadjda) – Reem Abdullah (la mère) – Abdullrahman Al Gohani (Abdallah) – Ahd (Mme Hussa) - Sultan Al Assaf (le père)
Haïfaa Al Mansour est née en 1974 en Arabie Saoudite. Elle fait des études de littérature au Caire puis de cinéma à Sydney. En 2004 elle réalise un court-métrage Who ? puis, en 2005, un documentaire sur la place des femmes dans la monarchie saoudienne, qui lui vaudra des lettres de menace. En 2012, Wadjda, premier long métrage de fiction réalisé en Arabie Saoudite, sera présenté au Festival de Venise où il obtiendra le Prix du Meilleur Film Art et Essai. .
Résumé :
C’est l’histoire d’une adolescente rebelle qui rêve de ce à quoi une jeune fille, en Arabie saoudite, n’a pas le droit de rêver : avoir un vélo pour pouvoir faire la course avec son petit voisin. Pour réaliser ce rêve elle va chercher à gagner de l’argent par tous les moyens, y compris en participant à un concours de récitation du Coran avec psalmodie. Son opiniâtreté et sa persévérance se verront récompensées.
Analyse :
Pour un spectateur occidental ce récit a un double intérêt : - s’attacher à Wadjda dans sa quête obstinée et admirer son imagination et son habileté - découvrir un mode de vie dont on connaît intellectuellement les caractéristiques mais qui devient ici beaucoup plus concret. Le cinéma iranien nous a déjà fait pénétrer dans ce monde si rempli de contraintes pour les femmes mais ici, curieusement, elles sont « intégrées » et paraissent naturelles. Les tentatives de ces jeunes filles scolarisées sous la férule d’une directrice à poigne à laquelle rien n’échappe, pour détourner les règlements et échapper aux sanctions, nous rappellent des comportements enfantins universels….
On pénètre dans la vie des adultes à travers le regard de Wadjda qui voit sa mère craindre l’arrivée d’une deuxième épouse pour compenser sa stérilité et le fait qu’elle n’a pas su donner un héritier mâle à son mari. La domination des hommes apparaît dans toutes sortes de petits détails dont les femmes semblent s’accommoder : repas servi par elles mais auquel elles ne sont pas associées, obligation de circuler voilées et conduites par un homme, interdiction de regarder les hommes et d’être vues par eux…. Wadjda navigue au milieu de tous ces écueils avec pour seul objectif : obtenir son vélo. Son petit voisin Abdullah, qui semble d’abord la narguer, devient rapidement un allié. Ces relations enfantines rendent moins oppressantes le contexte de domination masculine. Ce qui frappe tout au long du film c’est le naturel des jeunes acteurs particulièrement Waad Mohammed qui joue aussi bien dans le registre de la petite fille encore enfant (qui préfère porter des converses plutôt que des petites chaussures féminines) que dans celui de la future séductrice tout sourires et oeillades. Et l’on se prend à espérer que la scène finale (Wadjda arpentant les rues de Ryad sur son vélo) devienne vite une réalité dans ce pays où les femmes n’ont pas le droit de monter à bicyclette.
Maguy Chailley
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