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Fiche technique :

Réalisation : Cristian Mungiu – Scénario : Cristian Mungiu d’après l’œuvre de Tatiana Miculescu Bran - Photographie : Oleg Mutu – Son : Cristian Tarnovetchi – Décorateur Calin Papura – Production : Mobra Films Production - Distribution : Le Pacte

Avec :

Cosmina Stratan, Cristina Flutur, Valeriu Andriuta, Dana Tapalaga

Au-delà des collines (Dupa Dealuri)

Roumanie, France, 2012, 150min.
Stratan et Flutur ont reçu conjointement le prix d'interprétation féminine à Cannes

Réalisation : Cristian Mungiu

Biographie :

Né en 1968 en Roumanie, Cristian Mungiu a d’abord fait des études de littérature anglaise et américaine avant de se former à la réalisation cinématographique à Bucarest. Pendant ses études il travaille comme assistant réalisateur sur de films étrangers tournés en Roumanie (B. Tavernier, et R. Mihaileanu). Son premier long métrage, Occident (2002) , est remarqué à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Le deuxième, 4 mois, 3 semaines et 2 jours (2007), obtiendra la Palme d’or à Cannes. Au-delà des collines sera récompensé à Cannes en 2012 par le prix du scénario et un double prix d’interprétation féminine pour les deux principales actrices.  

Résumé :

Alina et Voïchita se retrouvent après quelques années de séparation. Chacune va chercher en vain à convaincre l’autre de son propre choix de vie. 

Analyse :

Cet « au-delà des collines », c’est le monastère orthodoxe où vit Voïchita depuis qu’elle a quitté l’orphelinat et où elle a trouvé une sorte de vie de famille, qui lui a manqué autrefois. Une vie de famille marquée par l’obéissance stricte au pope et à la supérieure, que toutes les religieuses appellent « papa » et « maman ». Lorsqu’arrive Alina, son ancienne compagne de l’orphelinat, il est clair que leurs choix de vie les éloignent l’une de l’autre, ce qu’Alina ne parvient pas à accepter. Deux fidélités s’affrontent : celle d’Alina à leur intense amitié de jeunesse mais qui, pour Voïchita  appartient maintenant au passé, celle de Voïchita à sa vocation religieuse à laquelle Alina ne peut croire ni adhérer.     
On retiendra particulièrement deux scènes qui se font écho visuellement. Au début du film Voïchita se faufile au milieu des voyageurs entre deux trains à l’arrêt, à la recherche de son amie. On la voit de dos se dépêchant vers celle qu’elle est venue chercher. A la fin du film c’est dans un couloir d’hôpital qu’on la voit se presser, également de dos, suivant le chariot sur lequel git son amie. Ces trains ou ces murs qui l’enserrent signifient-ils qu’elle ne peut pas s’échapper ? Ils font contraste avec l’ouverture offerte par les paysages de neige autour du monastère, paysages dont la beauté ne suffit pas à lui donner la liberté. Mais souhaite-t-elle la liberté ? Son choix de vivre au monastère n’est-il pas en partie le résultat d’un désir de cadres et de guide ?  L’obstination d’Alina à la détourner de cette voie ne peut la convaincre, en dépit de ses références à un passé où leur amitié était puissante et aidante pour chacune d’entre elles. Le film nous montre cette incompréhension s’accroître jusqu’à rendre Voïchita aveugle au drame qui se prépare et qu’elle laisse s’accomplir, soumise qu’elle est aux règles de sa communauté. Mais lorsque s’étant dépouillée de son foulard noir de novice et revêtue du pull-over de son amie, elle assiste,  hébétée, aux justifications du pope et des religieuses à propos du sort qu’ils ont réservé à Alina, on comprend qu’elle amorce une mise en question de sa propre responsabilité. Son amie n’a pu, malgré sa violence contre ce qu’elle ressentait comme de l’obscurantisme, la détourner de son engagement religieux. Peut-être la mort, qui les sépare désormais, arrivera à lui ouvrir les yeux ? 

De très belles images, dans leur simplicité, rendent ce récit supportable malgré son issue dramatique.

Maguy Chailley

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