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Fiche technique :

Réalisation : Alexander Sokourov – Scénario (d’après Faust de Goethe) : Juri Arabov – Image : Bruno Delbonnel – Montage : Jörg Hauschild – Costumes : Lidia Krukova – Musique : Andrey Sigle – Production : Proline Film – Distribution : Films Boutique

Avec :

Johannes Zeiler – Anton Adasinskiy – Isolda Dychauk – Georg Friedrich – Hanna Schygulla – Antje Lewald – Florian Bruckner – Maxim Mehmet – Sigurdur Skulasson

Faust

Russie, 2012, 134min.
Lion d'or et prix Signis 2011

Réalisation : Aleksandr (ou Alexandre) Sokurov (ou Sokourov)

Biographie :

Alexander Sokourouv est né en 1951. Il fait à Gorki des études d’Histoire tout en travaillant dans la station TV locale. Diplômé de l’Institut de Cinéma VGIK en 1978 et commence à travailler dans les Lenfilm Studios à Leningrad où ses premières réalisations lui confèrent une réputation de dissident (son premier long-métrage « La voix solitaire de l’homme » en1978 sera censuré) jusqu’aux changements politiques de 1985-87.  Depuis ses longs métrages, aussi bien des documentaires que des fictions (comme Mère et fils en1997 –  Père et fils en 2003 – Alexandra en 2007 mais aussi une trilogie de « portraits » : Moloch » en1999 (Hitler), « Taurus » en2000 (Lénine) et « Le soleil » en2004 (Hiro Hito) lui ont procuré une reconnaissance internationale.  Faust , qui est le dernier volet d’une tétralogie sur les dictateurs, a obtenu le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 2011 ainsi que le prix Signis.

Résumé :

A la recherche de l’âme et de son siège dans le corps humain, le docteur Faust rencontre un vieil homme qui s’offre à l’aider dans sa quête du bonheur. Il l’entrainera à commettre un crime, le convaincra d’essayer de séduire Marguerite, l’aidera dans sa fuite, après lui avoir fait signer une vente de son âme.

Analyse :

Inspiré librement du Faust de Goethe, Sokourov en garde les personnages principaux (Faust, Méphisto, Marguerite, son frère, sa mère ….) dans une trame narrative au  traitement onirique et baroque. D’emblée le spectateur est immergé dans un « autre monde », à partir de cette plongée vers une petite ville allemande du XIX° siècle où vont se dérouler des événements dont il ne faut pas attendre une cohérence réaliste. A ce titre le film est fidèle à la déclaration de Goethe disant que son oeuvre présente « un être troublé par la passion, qui peut obscurcir l'esprit de l'homme ».et qu’elle pose la question obsédante du salut de l'âme. Aussi bien les images que les décors et les couleurs (tout en sépia) nous disent le caractère torturé de cet homme, écartelé entre son attraction pour les corps en décomposition où il recherche l’âme, et son attirance pour la beauté et la pureté incarnées par Marguerite au doux visage innocent. Des rapports humains violents aussi bien dans les gestes que dans les dialogues…, des vêtements sombres…, des rats parcourant les maisons…, un être difforme se révélant dans sa nudité…, tout concourt à nous situer sur le versant du mal et de la culpabilité. On pense souvent à la peinture flamande mais aussi à certains films de Bunuel. Mais tout s’éclaire au sens physique du terme, lorsque la caméra cadre Marguerite que ce soit son visage ou même son sexe, par contraste avec celui du cadavre disséqué au début du film. Tout devient lumineux aussi lorsque Faust, fuyant ceux qui voudraient le punir de son crime, refuse de franchir ce torrent (le Styx ?) au bord duquel l’attendent d’autres morts, et déchire le papier signé par lui pour vendre son âme à Méphisto. Il atteindra alors comme un sommet montagneux duquel jaillit une eau abondante et chaude. Est-ce le signe de sa rédemption ?       

Alexandre Sokourov s’explique sur son choix de tourner ce film en Allemagne. Il considère que la culture allemande est fondamentale pour l’Europe et que les acteurs allemands choisis étaient particulièrement adaptés au sujet ainsi que la langue allemande. Son parti pris des couleurs utilisées s’est basé sur l’impression que c’était la lumière et les couleurs présentes dans l’œuvre de Goethe. Ce serait la couleur par laquelle le peuple allemand s’exprime, se basant sur l’expérience des peintres allemands par opposition aux couleurs du cinéma commercial.  Au spectateur d’en juger. On peut regretter que le flot continu de paroles – lus en sous-titres par les spectateurs qui ne maîtrisent pas l’allemand – détourne souvent l’attention des images dont l’esthétique est si particulière.

Maguy Chailley

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