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Fiche technique :

Réalisation et montage : Kelly Reichardt ; Scénario : Jonathan Raymond ; Image : Chris Blauwelt ; Musique :Jeff Grace ; Distribution France : Pretty Pictures.

Avec :

Michelle Williams (Emily Tetherow), Bruce Greenwood (Stephen Meek), Will Patton (Soloman Tetherow), Zoe Kazan (Millie Gately), Paul Dano (Thomas Gately), Shirley Henderson (Glory White), Neal Huff (William White), Tommy Nelson (Jimmy White le gamin), Rod Rondeaux (l’Indien), Née à Miami de parents policiers, Kelly Reichardt a depuis 1989 fréquenté le cinéma sous toutes ses coutures : décors, costumes, actrice, monteuse, scénariste, et réalisatrice. Ses longs métrages précédents (River of Grass, 1994; Old Joy, 2006; Wendy et Lucy, 2008) ont été sélectionnés dans de grands festivals (Sundance, Un certain regard); de l'équipe du dernier cité, elle retrouve dans La dernière piste le scénariste Jon Raymond et l'actrice Michelle Williams. Elle est généralement appréciée pour son style 'minimaliste', sans effets gratuits. Dans les montagnes désertiques et alors inexplorées de l'Oregon (1845), un petit groupe de pionniers s'est écarté du gros du convoi, se fiant à Stephen Meek recruté pour sa connaissance du terrain ; mais l'éclaireur beau parleur semble bien ne pas savoir où il va. Le soleil brûle, l'eau manque, un chariot se brise, un Indien est fait prisonnier pour servir de guide. Mais peut-on faire confiance à un ennemi, dont les acolytes rôdent certainement dans les parages ? Le titre anglais 'Le raccourci de Meek' se rapporte au film, contrairement au n'importe-quoi passe-partout du distributeur en France. Voici un western de femme, dans tous les sens du terme : par le rôle essentiel d'un personnage féminin, ce qui s'est vu ailleurs, comme récemment avec True Grit (J&E Coen, 2008); mais aussi parce qu’il est l'œuvre d'une réalisatrice, ce qui est rarissime d'un western (Lynn Reynolds avait tourné Sky High en 1922, avec Tom Mix, et Antonia Bird, Vorace, en 1999 ; faut-il compter le pornographique Sweet Savage d'Ann Perry, 1979? )
Donc un western vu par des yeux de femme, devant comme derrière la caméra: car c’est Emilie (Michelle Williams, sobre et excellente) qui est le témoin pour nous de cette aventure ; elle aussi qui juge et décide, aidée, dans ce monde d'hommes, par l'intelligente modestie de son époux ; elle qui maintient des valeurs humaines dans cet univers brutal, par exemple lorsqu'elle ravaude (avec son autorisation) la chaussure dépecée de l'Indien stupéfait, ou qu'elle interdit, l'arme à la main (et elle sait s'en servir) son exécution sommaire; elle enfin qui, à tort ou à raison?, fait écarter des rênes l'incertain Meek pour suivre les pas du non moins incertain Indien… Clairvoyant, décidé et, finalement, maternel, le personnage d'Emilie s'impose aux hommes et s'oppose aux clichés féminins, car Millie est agitée, irréfléchie et apeurée, tandis que Glory n'existe que par son mari et son fils.
Kelly Reichardt, au delà de son avatar d'héroïne, propose donc une vision recalibrée de la conquête de l'Ouest, avec ce film de cow-boys où le seul coup de feu est tiré en l'air, pour alerter… Elle y rappelle les références religieuses de certains de ces aventuriers, convaincus, la Bible à la main, que leur Dieu les conduisait vers la terre promise (cf. Le convoi des braves, J. Ford 1950). Mais elle nous fait réaliser aussi combien était longue, très, très longue, la marche fastidieuse pendant laquelle rien ne se passait; que les paysages étaient rarement grandioses, mais plutôt lassants de monotonie, surtout au rythme du pas ; que Meek le trappeur avait sans doute tout appris de son Ouest, animaux, pistes et Indiens, dans les bistros de quelque bourgade ; et que les effrayants Indiens pouvaient se réduire parfois à un pauvre type mal chaussé, attrapé sans trop de mal par un pied-tendre et un hâbleur… Certes, sa volonté de réalisme véridique bute, de-ci de-là, sur des incohérences peu vraisemblables, comme le miracle de ces grands chariots à quatre roues parvenus, sans pistes ni tracé, profondément au cœur des Montagnes rocheuses, ou encore ce bois sec ramassé pour faire le feu dans une steppe herbeuse où pas un arbrisseau ne peut se voir avant l'horizon. Nonobstant, le film est superbe, très bien photographié - oh ! les tenues colorées de ces dames contre la pâleur terne des collines desséchées ! - et d'une grande originalité de conception. (Jacques Vercueil)

La dernière piste

Etats-Unis d'Amérique, 2011, 104min.

Réalisation : Kelly Reichardt

Biographie :

lliams (Emily Tetherow), Bruce Greenwood (Stephen Meek), Will Patton (Soloman Tetherow), Zoe Kazan (Millie Gately), Paul Dano (Thomas Gately), Shirley Henderson (Glory White), Neal Huff (William White), Tommy Nelson (Jimmy White le gamin), Rod Rondeaux (l’Indien), Née à Miami de parents policiers, Kelly Reichardt a depuis 1989 fréquenté le cinéma sous toutes ses coutures : décors, costumes, actrice, monteuse, scénariste, et réalisatrice. Ses longs métrages précédents (River of Grass, 1994; Old Joy, 2006; Wendy et Lucy, 2008) ont été sélectionnés dans de grands festivals (Sundance, Un certain regard); de l'équipe du dernier cité, elle retrouve dans La dernière piste le scénariste Jon Raymond et l'actrice Michelle Williams. Elle est généralement appréciée pour son style 'minimaliste', sans effets gratuits.

Résumé :

Dans les montagnes désertiques et alors inexplorées de l'Oregon (1845), un petit groupe de pionniers s'est écarté du gros du convoi, se fiant à Stephen Meek recruté pour sa connaissance du terrain ; mais l'éclaireur beau parleur semble bien ne pas savoir où il va. Le soleil brûle, l'eau manque, un chariot se brise, un Indien est fait prisonnier pour servir de guide. Mais peut-on faire confiance à un ennemi, dont les acolytes rôdent certainement dans les parages ?

Analyse :

Le titre anglais 'Le raccourci de Meek' se rapporte au film, contrairement au n'importe-quoi passe-partout du distributeur en France. Voici un western de femme, dans tous les sens du terme : par le rôle essentiel d'un personnage féminin, ce qui s'est vu ailleurs, comme récemment avec True Grit (J&E Coen, 2008); mais aussi parce qu’il est l'œuvre d'une réalisatrice, ce qui est rarissime d'un western (Lynn Reynolds avait tourné Sky High en 1922, avec Tom Mix, et Antonia Bird, Vorace, en 1999 ; faut-il compter le pornographique Sweet Savage d'Ann Perry, 1979? )
Donc un western vu par des yeux de femme, devant comme derrière la caméra: car c’est Emilie (Michelle Williams, sobre et excellente) qui est le témoin pour nous de cette aventure ; elle aussi qui juge et décide, aidée, dans ce monde d'hommes, par l'intelligente modestie de son époux ; elle qui maintient des valeurs humaines dans cet univers brutal, par exemple lorsqu'elle ravaude (avec son autorisation) la chaussure dépecée de l'Indien stupéfait, ou qu'elle interdit, l'arme à la main (et elle sait s'en servir) son exécution sommaire; elle enfin qui, à tort ou à raison?, fait écarter des rênes l'incertain Meek pour suivre les pas du non moins incertain Indien… Clairvoyant, décidé et, finalement, maternel, le personnage d'Emilie s'impose aux hommes et s'oppose aux clichés féminins, car Millie est agitée, irréfléchie et apeurée, tandis que Glory n'existe que par son mari et son fils.
Kelly Reichardt, au delà de son avatar d'héroïne, propose donc une vision recalibrée de la conquête de l'Ouest, avec ce film de cow-boys où le seul coup de feu est tiré en l'air, pour alerter… Elle y rappelle les références religieuses de certains de ces aventuriers, convaincus, la Bible à la main, que leur Dieu les conduisait vers la terre promise (cf. Le convoi des braves, J. Ford 1950). Mais elle nous fait réaliser aussi combien était longue, très, très longue, la marche fastidieuse pendant laquelle rien ne se passait; que les paysages étaient rarement grandioses, mais plutôt lassants de monotonie, surtout au rythme du pas ; que Meek le trappeur avait sans doute tout appris de son Ouest, animaux, pistes et Indiens, dans les bistros de quelque bourgade ; et que les effrayants Indiens pouvaient se réduire parfois à un pauvre type mal chaussé, attrapé sans trop de mal par un pied-tendre et un hâbleur… Certes, sa volonté de réalisme véridique bute, de-ci de-là, sur des incohérences peu vraisemblables, comme le miracle de ces grands chariots à quatre roues parvenus, sans pistes ni tracé, profondément au cœur des Montagnes rocheuses, ou encore ce bois sec ramassé pour faire le feu dans une steppe herbeuse où pas un arbrisseau ne peut se voir avant l'horizon. Nonobstant, le film est superbe, très bien photographié - oh ! les tenues colorées de ces dames contre la pâleur terne des collines desséchées ! - et d'une grande originalité de conception.

Jacques Vercueil

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