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Fiche technique :

Mise en scène, scénario : IM Sang-soo – Images : Kim Woo-hyung - Montage : Lee Eun-soo Musique : Kim Hong-jib – Production : MBC Production – Distribution : Pretty Pictures

Avec :
Yum Jung-ah (Yoon-hee)- Ji JIn-hee (Hyun-woo)- Yoon Hee-seok (Young-jak ) – Kim Yu-li (Mi-kyung) – Lee Eun-sung (Eun-gyul)

Le vieux jardin

République de Corée, 2007, 112min.

Réalisation :

Biographie :

IM Sang-soo s’est fait connaître en 1998 avec « Girls’ Night out », qui a frappé le public par sa liberté de ton. Observateur de la société coréenne, il réalise « Tears »(2000), « Une femme coréenne »(2003), puis devient plus politique avec « The President’s last bang »(2005) et « Le vieux jardin », drame sur fond historique,

Résumé :

Sorte de suite à « The President’s last bang », présentant l’évolution politique de la Corée, de 1980 à 1997, « Le vieux jardin » (adapté d’un roman à succès de HWANG Sok-yong) relate l’histoire d’un jeune militant socialiste, Hyun-woo, qui trouve refuge dans la montagne auprès d’une femme, Yoon-hee, très aimante. Mais, Hyun-woo renonce à cette histoire d’amour, retourne à Séoul, où il est rapidement incarcéré. Dix-sept ans après, libéré, il retourne sur les lieux de son amour passé. 

Analyse :

Ce film, c’est d’abord la beauté du récit, ponctués de flash-back, très courts, puis plus longs, évoquant le passé de la relation amoureuse dans le jardin à la montagne, puis toutes les années où le jeune militant était en prison et pendant lesquelles la jeune femme s’est occupé au mieux de sa petite fille née après le départ de Hyun-woo. Il y a un constant va et vient entre plusieurs époques, mais qui ne nuit pas à la compréhension de l’histoire. Et, on s’installe peu à peu dans le présent. Images douces, mais aussi violentes (répression des étudiants de l’université en mai 1980, suicide par le feu d’une jeune fille). Cette alternance ne permet pas de qualifier ce film de simple histoire d’amour contrarié. Car, la beauté poétique coexiste avec l’évocation réaliste d’une page d’histoire troublée et dramatique de la Corée du Sud. La musique, d’inspiration occidentale, envahit les images en murmures et mélopées.
La dernière partie du film est plus consacrée à ce « retour »de l’amant qui se souvient de l’existence de sa fille, qu’il na pas connue, alors que la femme aimée est morte d’un cancer. Le point nodal est la rencontre au téléphone entre Hyun-woo et sa fille, alors que celui-ci ne dit pas qu’il est le père. La caméra oscille autour du père. Le monde environnant semble virevolter, alors que le père, visage illuminé, s’ingénie, curieusement, à cacher son identité. Enfin, la rencontre dans une rue animée, du père et de la fille, est filmée au milieu de flocons de neige, comme dans une sorte d’enchantement. Ralentis, plans larges et serrés. La foule indifférente semble toutefois participer de cette merveilleuse confrontation.
Les personnages expriment peu leurs émotions, il n’y a pas d’emphase. L’actrice apparaît comme une femme forte, presque froide. Elle « sait » par avance ce qui va se passer pour son amant. En voix-off, elle dit : "Je te cache, je te nourris, je te donne mon corps, et tu t’en vas !". L’amour, ou l’action militante ; la sédentarité ou l’errance politique ? Le militant "révolutionnaire" a choisi, et pour quel résultat ? Il est comme un fantôme à la recherche de son amour perdu.

Alain Le Goanvic

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