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Fiche technique :

Réalisation Malek Bensmail - Scenario et camera : Malek Bensmail - Directeur de la photo : Lionel Yan Kerguistel - Musique : Camel Zekri

Avec :

Malek Bensmail est né en 1966 à Constantine et a étudié le Cinéma à l’ESSEC (Paris ). Il s’est spécialisé dans le documentaire d’investigation en quête de l’identité d’une Algérie actuelle dont il dénonce les diverses maladies. Le Grand Jeu en 2005 suivait à travers le pays les étapes de l’élection présidentielle. Aliénations avait été tourné dans l’hôpital psychiatrique de Constantine. Mais il faut surtout citer en 1999 parmi d’autres titres un Boudiaf, l’espoir assassiné. Son dernier film La Chine est encore loin a obtenu trois prix : à Nantes, Munich et Tétouan. Dans le village chaoui de Ghassira ( Aurès ) se célèbre, 50 ans après, l’événement qui fut considéré comme le point de départ de la guerre d’indépendance de la République algérienne : l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot. Les plus vieux habitants se souviennent de cette date du 1er Novembre 1954 tandis qu’à l’école où s’enseigne la langue française les enfants sont invités à évoquer les hauts faits de leurs grands-pères «moudjahidines » et qu’une cérémonie officielle glorifie le « berceau de la Révolution ». Coproduit par la France et l’Algérie on peut craindre que ce documentaire ne soit diffusé que d’un coté de la Méditerranée . Quelle que soit la grande subtilité et la maîtrise cinématographique avec lesquelles tout cela a été filmé ( tout au long d’une année ) il est assez évident que ce portrait de l’ Algérie Indépendante est une terrible charge sur l' état réel de ce pays. Au cœur de cette radiographie il y a ces enfants chaouias qui parlent berbère avec leurs parents, apprennent avec peine une langue française que leur jeune instituteur s’acharne héroïquement à leur faire aimer et débitent machinalement les sourates d’un Coran que les heures de Zaouia leur impose. A part deux ou trois élèves que le maître incite à étudier, ils s’ennuient autant à l’école que lorsqu’ils chantent l’hymne révolutionnaire . Et lorsque le village se rassemble autour du Monument célébrant officiellement la naissance de cette Révolution , voilà qu’un vieil homme acteur direct de l'assassinat dénonce la bavure historique. C'est ensuite , dans la classe même où Guy Monnerot avait exercé , que d'anciens élèves rendent hommage à ce jeune homme venu de la "Métropole" qui enseignait si bien la "langue de l’ennemi " et n’avait rien d'un colonialiste! Faudra t -il réécrire l’ Histoire et comme le rêve celui que tout le monde appelle l'"émigré ", porte-parole évident du réalisateur, faire sortir ce pays admirable de sa léthargie ? C’est une voix qui clôt le film : celle de la seule femme que l'on aperçoit à peine à plusieurs reprises en train de laver le sol de l’école : Rachida. Hors caméra, elle dit sa longue vie de misère et son désir désespéré d' en échapper. Mais la Chine est encore loin, et les petites filles de Rachida trouveront-elles en elles l'énergie nécessaire pour entreprendre le voyage du savoir et de la liberté ?(Jean Domon)

La Chine est encore loin

France, 2010, 130min.

Réalisation : Malek Bensmail

Biographie :

de("6.php"); ?>Malek Bensmail est né en 1966 à Constantine et a étudié le Cinéma à l’ESSEC (Paris ). Il s’est spécialisé dans le documentaire d’investigation en quête de l’identité d’une Algérie actuelle dont il dénonce les diverses maladies. Le Grand Jeu en 2005 suivait à travers le pays les étapes de l’élection présidentielle. Aliénations avait été tourné dans l’hôpital psychiatrique de Constantine. Mais il faut surtout citer en 1999 parmi d’autres titres un Boudiaf, l’espoir assassiné. Son dernier film La Chine est encore loin a obtenu trois prix : à Nantes, Munich et Tétouan.

Résumé :

Dans le village chaoui de Ghassira ( Aurès ) se célèbre, 50 ans après, l’événement qui fut considéré comme le point de départ de la guerre d’indépendance de la République algérienne : l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot. Les plus vieux habitants se souviennent de cette date du 1er Novembre 1954 tandis qu’à l’école où s’enseigne la langue française les enfants sont invités à évoquer les hauts faits de leurs grands-pères «moudjahidines » et qu’une cérémonie officielle glorifie le « berceau de la Révolution ».

Analyse :

Coproduit par la France et l’Algérie on peut craindre que ce documentaire ne soit diffusé que d’un coté de la Méditerranée . Quelle que soit la grande subtilité et la maîtrise cinématographique avec lesquelles tout cela a été filmé ( tout au long d’une année ) il est assez évident que ce portrait de l’ Algérie Indépendante est une terrible charge sur l' état réel de ce pays. Au cœur de cette radiographie il y a ces enfants chaouias qui parlent berbère avec leurs parents, apprennent avec peine une langue française que leur jeune instituteur s’acharne héroïquement à leur faire aimer et débitent machinalement les sourates d’un Coran que les heures de Zaouia leur impose. A part deux ou trois élèves que le maître incite à étudier, ils s’ennuient autant à l’école que lorsqu’ils chantent l’hymne révolutionnaire . Et lorsque le village se rassemble autour du Monument célébrant officiellement la naissance de cette Révolution , voilà qu’un vieil homme acteur direct de l'assassinat dénonce la bavure historique. C'est ensuite , dans la classe même où Guy Monnerot avait exercé , que d'anciens élèves rendent hommage à ce jeune homme venu de la "Métropole" qui enseignait si bien la "langue de l’ennemi " et n’avait rien d'un colonialiste! Faudra t -il réécrire l’ Histoire et comme le rêve celui que tout le monde appelle l'"émigré ", porte-parole évident du réalisateur, faire sortir ce pays admirable de sa léthargie ? C’est une voix qui clôt le film : celle de la seule femme que l'on aperçoit à peine à plusieurs reprises en train de laver le sol de l’école : Rachida. Hors caméra, elle dit sa longue vie de misère et son désir désespéré d' en échapper. Mais la Chine est encore loin, et les petites filles de Rachida trouveront-elles en elles l'énergie nécessaire pour entreprendre le voyage du savoir et de la liberté ?

Jean Domon

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