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Fiche technique :

Réalisation Christophe Honoré, Scénario: Christophe Honoré et Geneviève Brisac (éditrice à l’école des loisirs des romans pour la jeunesse d’Honoré) - Image: Laurent Brunet - Son: Guillaume Lebraz - Montage: Chantal Hymans - Décors: Samuel Deshors - Musique : Alex Beaupain - Production: Why not production - Distribution: Le Pacte

Avec :

Chiara Mastroianni (Léna); Julien Honoré (Gulven, frère de Léna ); Marina Foïs (Frédéricque, sœur de Léna); Jean-Marc Barr (Nigel, mari de Léna); Marie Christine Barrault (Annie, mère de Léna ); Fred Ulysse (Michel, père de Léna); Marcial di Fonzo Bo (Thibaut,mari de Frédéricque); Louis Garrel (Simon, amant de Léna) ; Alice Butaud (Elise, amie de Gulven)Né le 10 avril 1970 dans le Finistère, Christophe Honoré fait une école de cinéma à Rennes. Après 17 fois Cécile Cassard (2002), Tout contre Léo (Téléfilm 2002), Ma mère (2004), et un passage dans le « In » d’Avignon 2005 avec une adaptation contemporaine des « Bacchantes » d’Euripide, il porte, selon lui, sur Paris un regard de provincial en donnant une trilogie remarquée : Dans Paris avec Romain Duris et Louis Garrel (2006), Les Chansons d’amour en sélection officielle à Cannes (2007), et La Belle personne, version moderne de la princesse de Clèves (2008).Depuis qu’elle s’est séparée de Nigel qui la trompait, Léna traverse l’existence comme elle le peut avec ses deux enfants.Elle triomphe avec courage des obstacles semés sur sa route, mais il lui reste à affronter le pire : l’implacable bonté de sa mère qui, avec la complicité de son père, de sa sœur et de son frère a décidé de faire son bonheur, -« des projets pour Léna » selon le titre anglais du film- et notamment d’inviter chez elle Nigel pendant le séjour de sa fille, pour qu’il puisse rencontrer ses enfants qu’il n’a pas vu depuis six mois.Au centre de ce film, dont le titre évoque la comptine d’une indomptable à la fin tragique, il y a Léna, une jeune mère vaillante sensible et stressée qui manque de confiance en elle et vient de quitter un mari infidèle et de suspendre son service de médecin anesthésiste à l’hôpital. Léna, interprétée par la ravissante, craquante et éperdue Chiara Mastroianni, part à la reconquête de son autonomie en commençant paradoxalement par se retremper dans le nid familial breton situé près du lac de Guérande. Mais elle n’a pas pris la mesure de la nocivité, de la perversité des bons sentiments qui animent les siens à commencer par sa mère. Les déboires récents de Léna et ses réactions sont critiquées et réprouvées : infantilisée par sa famille elle est rapidement considérée comme immature et jugée comme une mauvaise mère, trop fusionnelle et captatrice qu’il s’agit de remettre dans le droit chemin. A la différence des règlements de compte que, plongeant lui aussi dans le bocal familial, se plait à montrer un Despléchin dans Un conte de Noël, le réalisateur de ce film souhaite pour sa part, prendre le parti de la mère humiliée, et mettre l’accent sur une violence dont les pères sont exempts, et qui est aussi véhiculée par les femmes elles-mêmes. Ce qui rend émouvant le personnage indécis mais fier et ombrageux que dessine Chiara Mastroianni c’est la façon tout en nuances dont elle le vit, jamais exalté ni hystérique mais vulnérable, inquiet et aimant. Trop ardente et trop éprise d’absolu, tiraillée entre ses désirs et les devoirs que veut lui imposer une famille culpabilisante à l’amour étouffant, Léna ne pourra émerger que douloureusement et dramatiquement du chaos familial, comme le suggère la brusque rupture narrative que représente l’irruption dans le cours du film de la métaphore mortelle d’un authentique et énigmatique conte breton aux images silencieuses. Aux côtés de Léna, il n’est pas possible de qualifier de secondaires les rôles des membres et alliés de sa famille dont l’épaisseur de vie propre, avant et pendant le film, explique pour chacun d’entre eux la profondeur et la finesse de son comportement. Du reste ces rôles ont été distribués avec une extrême justesse à des acteurs au sein desquels il faut mentionner la remarquable performance de Marie Christine Barrault, matriarche autoritaire au sourire de despote éclairé. La dynamique et la pertinence des dialogues et des répliques percutantes, qui troublent ou font rire, rythment avec bonheur les séquences et tirent vers l’avant un film fascinant, qui fait de plus une belle place aux émotions des enfants et qu’on a envie de revoir très vite.((Jean-Michel Zucker)

Non ma fille tu n'iras pas danser

France, 2009, 105min.

Réalisation : Christophe Honoré

Biographie :

roianni (Léna); Julien Honoré (Gulven, frère de Léna ); Marina Foïs (Frédéricque, sœur de Léna); Jean-Marc Barr (Nigel, mari de Léna); Marie Christine Barrault (Annie, mère de Léna ); Fred Ulysse (Michel, père de Léna); Marcial di Fonzo Bo (Thibaut,mari de Frédéricque); Louis Garrel (Simon, amant de Léna) ; Alice Butaud (Elise, amie de Gulven)Né le 10 avril 1970 dans le Finistère, Christophe Honoré fait une école de cinéma à Rennes. Après 17 fois Cécile Cassard (2002), Tout contre Léo (Téléfilm 2002), Ma mère (2004), et un passage dans le « In » d’Avignon 2005 avec une adaptation contemporaine des « Bacchantes » d’Euripide, il porte, selon lui, sur Paris un regard de provincial en donnant une trilogie remarquée : Dans Paris avec Romain Duris et Louis Garrel (2006), Les Chansons d’amour en sélection officielle à Cannes (2007), et La Belle personne, version moderne de la princesse de Clèves (2008).

Résumé :

Depuis qu’elle s’est séparée de Nigel qui la trompait, Léna traverse l’existence comme elle le peut avec ses deux enfants.Elle triomphe avec courage des obstacles semés sur sa route, mais il lui reste à affronter le pire : l’implacable bonté de sa mère qui, avec la complicité de son père, de sa sœur et de son frère a décidé de faire son bonheur, -« des projets pour Léna » selon le titre anglais du film- et notamment d’inviter chez elle Nigel pendant le séjour de sa fille, pour qu’il puisse rencontrer ses enfants qu’il n’a pas vu depuis six mois.

Analyse :

Au centre de ce film, dont le titre évoque la comptine d’une indomptable à la fin tragique, il y a Léna, une jeune mère vaillante sensible et stressée qui manque de confiance en elle et vient de quitter un mari infidèle et de suspendre son service de médecin anesthésiste à l’hôpital. Léna, interprétée par la ravissante, craquante et éperdue Chiara Mastroianni, part à la reconquête de son autonomie en commençant paradoxalement par se retremper dans le nid familial breton situé près du lac de Guérande. Mais elle n’a pas pris la mesure de la nocivité, de la perversité des bons sentiments qui animent les siens à commencer par sa mère. Les déboires récents de Léna et ses réactions sont critiquées et réprouvées : infantilisée par sa famille elle est rapidement considérée comme immature et jugée comme une mauvaise mère, trop fusionnelle et captatrice qu’il s’agit de remettre dans le droit chemin. A la différence des règlements de compte que, plongeant lui aussi dans le bocal familial, se plait à montrer un Despléchin dans Un conte de Noël, le réalisateur de ce film souhaite pour sa part, prendre le parti de la mère humiliée, et mettre l’accent sur une violence dont les pères sont exempts, et qui est aussi véhiculée par les femmes elles-mêmes. Ce qui rend émouvant le personnage indécis mais fier et ombrageux que dessine Chiara Mastroianni c’est la façon tout en nuances dont elle le vit, jamais exalté ni hystérique mais vulnérable, inquiet et aimant. Trop ardente et trop éprise d’absolu, tiraillée entre ses désirs et les devoirs que veut lui imposer une famille culpabilisante à l’amour étouffant, Léna ne pourra émerger que douloureusement et dramatiquement du chaos familial, comme le suggère la brusque rupture narrative que représente l’irruption dans le cours du film de la métaphore mortelle d’un authentique et énigmatique conte breton aux images silencieuses. Aux côtés de Léna, il n’est pas possible de qualifier de secondaires les rôles des membres et alliés de sa famille dont l’épaisseur de vie propre, avant et pendant le film, explique pour chacun d’entre eux la profondeur et la finesse de son comportement. Du reste ces rôles ont été distribués avec une extrême justesse à des acteurs au sein desquels il faut mentionner la remarquable performance de Marie Christine Barrault, matriarche autoritaire au sourire de despote éclairé. La dynamique et la pertinence des dialogues et des répliques percutantes, qui troublent ou font rire, rythment avec bonheur les séquences et tirent vers l’avant un film fascinant, qui fait de plus une belle place aux émotions des enfants et qu’on a envie de revoir très vite.(

Jean-Michel Zucker

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