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Archive des éditos

Edito : mars 2016

Fraternels, Egaux, Libres

L'aptitude à parler 7ème art faisant défaut, je me tourne vers 'le cœur de Pro-Fil' : ses groupes régionaux ; empruntant, comme révélateur, notre devise républicaine. S'applique-t-elle chez eux ? Je dirais oui … mais en ordre inverse. Car la fraternité y crée l'égalité laquelle engendre la liberté.

Fraternels. Un groupe ne peut se créer et perdurer qu'en partant d'un noyau ou les relations sont confiantes, ouvertes, attentives aux autres ; fraternelles en un mot. Ses membres s'acceptant sans arrière pensées, sans préjugés, sans esprit polémiste, sans blocages, des points de vue divergents peuvent alors se confronter. On se passionne, mais on s'écoute. On n'est pas d'accord, mais on se respecte. Et qu'aucun groupe ne se soit déchiré à ce jour montre bien que la fraternité règne.

Egaux. Dans une famille l'un peut être boulanger et l'autre médecin. Mais ce qui fait la famille véritable, c'est que les deux se savent égaux. Et ce qui crée l'égalité véritable, vécue, c'est bien le lien de fraternité. Alors que certains acceptent d'y assumer des responsabilités, existe-t-il un groupe où se vit une course au pouvoir ? Non. L'égalité est donc une réalité.

Libres. Qui se trouve dans une atmosphère d'égalité, ne s'y sent inférieur à personne, fut-il beaucoup moins savant dans certains domaines. Se sachant ni jugé, ni mal considéré, il se voit libre. Libre de dire ce qu'il pense, libre d'accepter ou de refuser, libre de rire ou d'être ému, libre d'être lui-même. Libre et solidaire.

Alors, 'fraternels, égaux, libres', est-ce cela qui fait porter un regard chrétien - ou humaniste - sur le cinéma ?

Frédéric Laville