PROtestants et FILmophiles Festival de Cinemed 2015

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Asier ALTUNA né à Belgara en 1969,

Amama 1er long métrage de fiction solo ; sélection officielle

Interprétation : Kandido Uranga, Iraia Elias, Klara Badiola, Ander Lipus

Amama - quand un arbre tombe

Film de Asier Altuna, Espagne 2015, 1h43

C’est l’histoire d’une famille dans le Pays basque espagnol qui vit dans une ferme isolée, dans une magnifique vallée, entourée de forêts. Un fils et sa sœur se retrouvent en prise avec l’interrogation de devoir reprendre l’activité des parents devenus trop vieux pour cela dans la ferme familiale. Choc des désirs, étouffements des non-dits, tout cela sous le regard de la grand-mère chamane – Amama – dont les silences sont des plus éloquents.

Ce film est non seulement l’histoire d’un conflit entre un père et sa fille, mais entre deux générations, entre deux mondes, entre le milieu urbain et les zones rurales d’où vient le réalisateur. La trame de ce film est inspirée par un poème de Kirmen Uribe, qui évoque le problème de communication entre un père et sa fille. Chacun vit dans un monde opposé, le père ne sait pas dire « Je t’aime », ses enfants ne le comprennent pas. Le film parle aussi des rôles familiaux imposés et de la transmission de génération en génération que représente l’image de Amama.

« Aujourd’hui, cela n’a plus de sens de laisser quelqu’un décider de ton destin » souligne Asier Altuna.

Il a voulu raconter la fin du mode de vie des paysans, quand le hameau était comme une île, le centre d’un monde autosuffisant par tous ses aspects, économiquement et spirituellement. La caméra se pose au moment où tout cela prend fin.

C’est un des plus beaux films qu’il nous a été donné de voir au CINEMED 2015. Les décors naturels sont somptueux, les images sont belles. Les arbres et la forêt sont à eux seuls des personnages. Le film est aussi merveilleusement poétique avec la présence chamanique de la grand-mère. C’est une célébration du pays basque, c’est la réconciliation de la tradition et de la modernité, mais aussi de la nécessité de l’héritage.

Le film est tourné en basque pour plus de crédibilité.

Dominique Sarda